by Laure Raffy

Laure Raffy is an art educator, writer and maker. Below, Laure reflects on “Where is Home?”, a performative workshop lead by Sonya Armaghanyan (EVN Community Theatre) combining elements from theatre and dance movement to explore the notion of home and the sense of belonging. The workshop took place at HAYP Pop Up Gallery on December 21, 2018 in the context of HAYP 12 12 12 – RETROSPECTIVE.

For original text in French language scroll down.

Download in pdf format (English & French Language): Where Is Home?_Laure_Raffy

“Where is home?”

A memory.

My body lying on a white sheet in Marseille a few days before my departure.
A moment gazing at the Iranian mountains, unreal and yet so close.
Two faces of children, sprawled on a bed, catching the ceiling of the apartment in a burst of laughter.
An old lady offering us flowers.
And this question keeps coming back, guiding my choices, I lose myself along the way, often.

On December 21, the artist Sonya Armaghanyan pushed us into our deepest corners in an experience that was both collective and introspective. In a hybrid format: discussion group, dance workshop, performance.
No objective to come up with answers, just to think and (re)feel.
Together and individually.
And this question that appeared from the very beginning: “Where is home? “
In a circle, the ideas of a dozen people intersect, meet, and sometimes join.
“A balance”, “a warm place”, “where I grew up”, “our house on the oceanfront”.
Some answers are precise, others more abstract and distant.
First contact, first words. Then, instructions and silence.

Groups of 3 or 4 people are formed. Each person reflects on the memory she wants to carve out.
In a space partially filled with music, the bodies meet and become familiar with one another. Eyes meet, and glances are exchanged. Each person sculpts their partner, stages an image, a memory becomes abstract or distinct.
The given form meets or sometimes departs from the mental image. Scenes are linked in fluid movement. They change as we progress. Forms are substituted, merged, to become new ones.
An unspoken communication takes root at the heart of each group, which is lost, forgotten in the game turned dance.
Sonya encourages some individuals to detach themselves, to join neighbouring groups, to establish new connections, to seek more space, to exist otherwise, before finding their initial group again.

The choreography ends, we make a circle and discuss.
A common reflection on the meaning of exile, departure, loss, amnesia. At ease, open, marking the beginning or the next step of the process.

« Where is home? »

Se souvenir.

Mon corps allongé sur un drap blanc, à Marseille quelques jours avant mon départ.
Un moment à contempler les montagnes iraniennes, irréelles et pourtant si proches.
Deux visages d’enfants, échoués sur un lit, attrapant le plafond de l’appartement dans un éclat de rire. Une vieille dame nous offrant des fleurs.
Et cette question revenant sans cesse, guidant mes choix, me perdant en chemin, souvent.

Le 21 décembre dernier, l’artiste Sonya Armaghanyan, nous poussait dans nos retranchements dans une expérience à la fois collective et introspective. Dans une forme hybride; atelier de parole, danse, performance.
Sans but d’allouer de réponse, juste penser et (re)sentir.
Ensemble et chacun.
Et cette question qui apparaît dès les premières minutes : « Where is home? »
En cercle, les idées d’une dizaine de personnes réunies, se rencontrent, se rejoignent parfois.
« Un équilibre », « un endroit chaleureux », « là où j’ai grandi », « notre maison au bord de l’océan ».
Certaines réponses sont précises, d’autres plus abstraites et distantes.
Premier contact, premiers mots. Puis, les instructions et le silence.

Les groupes de 3 ou 4 personnes sont formés. Chaque personne réfléchit au souvenir qu’elle souhaite sculpter.
Dans un espace partiellement rempli de musique, les corps se rencontrent s’apprivoisent. Les regards se croisent. Chacun sculpte ses partenaires, met en scène une image devenue abstraite ou distincte.
La forme donnée rejoint ou s’éloigne quelquefois de l’image mentale. Les pauses s’enchaînent dans un mouvement désormais fluide. Elles se modifient aussi, au fur et à mesure. Elle se substituent, se confondent, pour en devenir de nouvelles.
Une forme de communication, de lien s’installe au sein des groupes qui se perdent, s’oublient dans le jeu devenu danse.
Sonya incite certain individus à se détacher, à rejoindre les groupes voisins, à établir de nouvelles connexions, chercher un peu d’espace, exister autrement, avant de se retrouver.

La chorégraphie prend fin laissant place à un cercle de parole(s).
Une réflexion commune sur le sens de l’exil, des départs, de la perte, de l’oubli. Sereine, ouverte, marquant le début ou la suite du processus.